Face à la quantité de données présentes sur internet, que ce soit sur les moteurs de recherche ou sur les réseaux sociaux, on pourrait s’attendre à une plus grande facilité à accéder à l’information, quelle que soit son orientation. Et pourtant, on observe une véritable polarisation des opinions sur le web et des phénomènes d’exclusion de certaines données, au profit de cercles dont il est difficile de sortir. Mais comment expliquer la polarisation des idées et des croyances sur les réseaux ?
La thèse de la bulle de filtre et des chambres d’écho
Sur le web, deux phénomènes bien réels pourraient nous permettre de comprendre cet “entre-soi” en termes de mouvements de pensée. Il s’agit d’abord de la bulle de filtre, une situation créée par les algorithmes des moteurs de recherche et des réseaux sociaux. Au fur et à mesure du temps, ces robots apprennent à connaître les centres d’intérêt des internautes et finissent par ne leur proposer que des contenus qui répondent à leurs attentes, soit rien qui ne contredit ni ne remet en question leurs convictions. Quant aux chambres d’écho, elles illustrent le fait que sur internet, plus les opinions sont extrêmes et plus les relais se font par des personnes qui partagent ces mêmes opinions. Cela crée des communautés toujours plus fermées à mesure que l’idée se radicalise.
Internet : un lieu propice à la confrontation
Certains spécialistes, tels que le Professeur Alex Bruns, mettent en doute l’affirmation selon laquelle les bulles de filtre et les chambres d’écho, autrement dit internet, favorisent l’isolation informationnelle. Bien au contraire : selon certains, si certaines opinions sont très marquées, elles donnent lieu à des confrontations sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que la polarisation des idées s’illustre. Pour autant, ce constat n’explique pas forcément ce phénomène de communautarisme.
Le traitement de l’information contradictoire par les internautes est donc une question qui reste ouverte, à laquelle l’exercice du débat argumenté et de la discussion sereine, plutôt que de la “guerre” sur les réseaux, pourrait bien répondre, si ce n’est résoudre. Un entraînement qui implique les efforts quotidiens de chacun à sélectionner des sources d’informations les plus diverses possibles.